Dès 2009, Valeo a placé la décarbonation au cœur de sa stratégie. L’engagement du groupe, dans le cadre du plan « CAP 50 », est de réduire l'impact global associé aux émissions de gaz à effet de serre de 45 % en 2030 par rapport à 2019 afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Réponse à un enjeu sociétal majeur, cette contribution à la lutte contre le réchauffement climatique s’inscrit aussi dans une optique stratégique de durabilité.
Agir à chaque étape de la chaîne de valeurs
Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050, il est nécessaire de maîtriser à la fois les émissions de CO2 directes et indirectes. Le standard international GHG Protocol a classé les différentes sources d’émissions de gaz à effet de serre :
- Le scope 1 correspond aux émissions directes qui ont lieu au sein de l’entreprise.
- Le scope 2 désigne les émissions indirectes relatives à la production d’énergie.
- Le scope 3 couvre les autres émissions liées à l’activité de l’entreprise et de ses différentes parties prenantes (fournisseurs, prestataires, clients).
« Nous avons publié dans le rapport climat 2021 les chiffres correspondant à l’année de référence 2019. Le total des émissions de gaz à effet de serre de Valeo était de 50 Mt éq.CO2, explique Pierre Mulin, Sustainable Development Manager. Pour les scopes 1 et 2, les émissions de Valeo atteignaient 1,1 Mt éq.CO2 ». Pour le scope 3 amont, qui correspond aux différentes matières et aux composants achetés pour réaliser les produits, le total en 2019 était de 9,5 Mt éq.CO2. Enfin, pour le scope 3 aval, il s’élevait à 39 Mt éq.CO2. « Avec nos outils et méthodes de calcul, nous essayons de nous approcher au plus près de la réalité. Nous travaillons avec EMISIA, un partenaire qui possède une excellente connaissance de l’utilisation de la flotte mondiale, par taille de voiture, par région et type de carburant utilisé. Cela nous permet de mesurer l’impact de l’utilisation de nos produits de manière fine, conformément aux méthodes définies par le GHG Protocol », précise Pierre Mulin.
Réduire le scope 3: axe fort de la décarbonation de Valeo
Valeo s’est engagé à réduire ses émissions de 75 % pour les scopes 1 et 2 et de 15 % pour le scope 3. La Science-Based Targets Initiative (SBTi) a validé la conformité de ces engagements vis-à-vis de l’Accord de Paris et de l’objectif de limitation du réchauffement planétaire à +1,5°C. « Valeo envisage une croissance assez forte de ses activités, qui rend d’autant plus difficile le respect de ces objectifs », observe Pierre Mulin. Des moyens (informations, formations, outils, standard) sont donc mis à disposition des équipes innovantes pour les aider à travailler efficacement. « Nous leur donnons des objectifs qui sont absolus puisqu’ils correspondent à ceux sur lesquels Valeo s’est engagé. Leurs travaux sont suivis au plus haut niveau car ils sont présentés chaque trimestre à la Direction Générale. Nous avons démarré le déploiement de ces recherches sur les douze plateformes les plus impactantes : trois dans chacun des quatre Business Groups afin d’impliquer l’ensemble de l’entreprise. »
Pour réduire de façon significative le scope 3 amont, qui couvre un part non négligeable des émissions de CO2, différentes actions ont été engagées. En 2022, le Groupe s’est appuyé sur le Carbone Disclosure Project afin de renforcer la maturité des fournisseurs principaux de son panel.
L’éco-conception des produits est un axe clé, illustré notamment par la démarche « Design for Repair » qui prévoie la réparation dès l’origine du produit. Par exemple, des pattes fusibles intégrées aux phares permettent de remplacer les attaches plutôt que le projecteur complet après un petit choc. Ce type de solution équipe de nombreux constructeurs depuis une dizaine d’années. Valeo travaille aussi à réduire l’usage des terres rares, fortement émettrices de CO2. Son partenariat avec Renault, sur le moteur dénué de terres rares, en est un symbole. Le renforcement de la robustesse des produits, le recours à des matières recyclées sont d’autres leviers d’actions. « Deux impacts majeurs pour agir sur le scope 3 aval sont la masse et la consommation électrique, souligne Pierre Mulin. L’une des activités de Valeo est de fournir des structures de face avant des véhicules, des pièces en acier de 25 kg. Nos équipes travaillent au remplacement de l’acier par des matériaux composites pour diviser la masse par deux », développe Pierre Mulin. Outre la réduction d’émissions de CO2 de scope 3 amont, le gain de poids permet d’améliorer l’autonomie des véhicules électriques. « Nous avons également eu une rupture technologique sur l’éclairage des phares ou feux arrière en passant de l’halogène au LED, ce qui permet de réduire la consommation d’énergie pour le même service. »
La réduction des émissions des transports et du packaging est un autre levier. Valeo optimise le taux de remplissage de ses outils de transports et entend déployer progressivement des modes de transport moins émissifs, à l’image des solutions multimodales (ferroutage, trajets maritimes et fluviaux courts). Le Groupe promeut également chez ses prestataires de transport le recours à des flottes routières utilisant des énergies alternatives. La densification du packaging et la mise en place de pooling d'emballages retournables soutiennent cette démarche tout en réduisant les émissions propres aux emballages.
Enfin, l’économie circulaire est un axe d’amélioration globale dans lequel Valeo est engagé de longue date. Depuis 40 ans, le Groupe est acteur de la rénovation : plus d’un million de pièces sont rénovées chaque année.
La décarbonation comme source de croissance pérenne
Équipementier automobile leader et partenaire de tous les constructeurs dans le monde, Valeo se doit de défendre les valeurs d’une mobilité durable. « Ces enjeux vont devenir impératifs. Ceux qui, par leurs produits et activités, ne contribuent pas à la décarbonation, seront mis hors-jeu. Soit par la réglementation qui promet d’être de plus en plus contraignante, soit par les choix des consommateurs, guidés par une conscience plus aigüe des problèmes environnementaux. Valeo prend acte de ce risque, le gère et se place dans une situation lui permettant de prendre un temps d’avance par rapport à de futures contraintes », résume Pierre Mulin. Le plan CAP 50 et la validation par un tiers (SBTi) s’inscrivent pleinement dans cette démarche.
En investissant massivement dans l’électrification, Valeo s’engage aussi dans la décarbonation de la filière tout en soutenant sa croissance. 45 % des commandes enregistrées en 2021 par le groupe ont porté sur des technologies qui n’existaient pas il y a trois ans. L’innovation durable s’impose aujourd’hui comme un axe stratégique, fondamental.